vendredi 19 juillet 2013

Paul Sanda

DANS LA PAUME ASCENDANTE DE L'ARGILE

elle
la surface femme de la peau conçoit sa vraie toison à l'ultime des eaux
de ce je t'aime ventre elle déroule la reptation des flaques
ou l'hibernation du désir jusqu'à rendre la beauté vermeil
non je n'ai plus d'envie mordre contre l'enracinement de ce nouvel espace où j'ai bien du mal à vouloir un seul mot
à la surface femme de la peau de la
terre
de ce je t'aime ventre à la face des trajectoires qui ne viennent pas

elle
mélangée à l'odeur des mélanges
mêlant l'enfance dont je ronge la chair perdue pourtant si nourricière
puis ponctuée rasée admise rosée au désordre apparent des tranchées rouges transparentes des artères elle
se greffe à cette dérive le long du spasme des jours sanglants qui font que
je ne sais plus comme je marche
comme je suis contre la grève d'être dans le transport au bout de ma seule langue
comme je blesse les vulves du cœur (quand le marais exulte) à la recherche des valves des cadavres des alvéoles d'une éclaircie ce cadavre que je veux si fort
je pense voici ce je t'aime ventre qui use le ventre autant qu'il apparaît dans la treille de l'obstacle
voici ce je t'aime ventre qui crie sur les inclinaisons des baraques dévolues à l'estran
sur les lèvres déviées des barques fourbies dans le fendillement de la lune
voici ce je t'aime ventre à pleurer dans le froid surpris des arènes et voici le ventre
je ne peux dire qu'il est surpris comme il apparaît tout à coup flottant en dévers des imprécations de mon sexe
contre le duvet de la rive d'homme

elle
la surface femme de la peau s'écarte pour manger la lumière
encore j'ai pensé que les êtres s'habillaient aussi de flammes en équilibre
j'ai pensé que les cachettes évidées en frise brumeuse des deux mains et pourtant d'une clarté presque limpide n'existaient que dans les histoires de nains et de géants
j'ai marché jusqu'au devant des arrachements de chairs de paupières de tout ce que la femme la fille et le corps dégagent vraiment en avant de la mort que des cratères d'argile
que des cartilages d'angle
elle
pourrissante en bout de corde comme un ongle une épingle dans la rainure glissante du bois
j'ai accroché ce je t'aime ventre dans la nacre des déchirures maternelles des plis usurpés des empreintes végétales de l'odeur de putréfaction
décroché excorié la demi-dévoration de son arc pulsé
de sperme
de la demi-dévoration de son enfer infini dans les méandres de l'athanor
du sperme quand il tangue à la commissure des replis des femmes des filles et des corps en plein travail de décomposition de fureur jusqu'à l'écarquillement
j'ai voulu l'extase de la demi-ingestion pour la première femme-poisson qui vivait là repue du foisonnement des écailles
j'ai voulu de cette mélusine couvertes d'algues gantées femme-poison aux creux des nages de proue de l'incandescence
de l'écume
ce je t'aime ventre au sexe du fil de sang du fil de glaire du fils et des filles cancer
du fil de liquide de la meurtrissure
j'ai parlé de la demi-ingestion d'une coquille humide les lents engourdissements de toutes les femelles colorées dans les globes de la boue

elle
la surface femme de la peau à la cuisse comme une table de veille
la voilà fragile
métisse hurlante hurlée ourlée
roulée dénudée d'épaules à son corps brillant comme l'espace compact de l'écartement des os de la femme primitive qui a tout lié
noire aussi est elle plus formidable dans la mort
noire aussi est elle plus formidable dans la mort choisie
j'ai voulu jusqu'au coffre secret ce je t'aime ventre du sein qui s'anime
j'ai voulu me gorger de l'aréole vraie portée vers l'infini
de tout ce qui fait saillir les images à la rondeur d'une circonstance foetale de ce sein pendu suspendu flasque jusqu'au firmament de l'argile

elle
la surface femme de la peau ouvre des brasiers au visage du néant
j'ai voulu ce je t'aime ventre à la trace déjectoire c'est à dire au visage du néant encore
parce que je range la veine tordue des hystéries de la sorcière
ponctuée rasée admise rosée définitivement morcelée
rouge comme je marche contre sa grève dans le transport au bout de chaque lagune quand le marais exhume son cadavre de bulles de bourdonnements ce cadavre que je veux si fort

elle
la surface femme de la peau conçoit sa splendeur au bord des îles des voltiges
de ce je t'aime ventre elle décide l'envol des sanglots et des passions
ou la nudité du désir décidée à se consteller de l'intérieur
non je n'ai plus d'envie de mourir contre la courbe de toutes les splendeurs à la surface femme de la peau de la fermeture de la paroi
mère
de ce je t'aime ventre à la face des trajectoires

qui ne viennent pas


Paul Sanda

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire