lundi 3 novembre 2014

Fabrice Pascaud

Brasier du vent sur les pentes de l’oubli. Mémoire mienne qu’en est-il de tes mirages? De tes sortilèges? Par où s’infiltre la main qui passe sans jamais agripper le poids du temps? Je dépose ma plainte sans cri dans le creux de ton âme, toi, spectre vespéral par lequel s’enfante la naissance du jour. Aurais-je le courage de répondre à l’appel de tes nuits? Comme l’ombre du voyageur le devance sans jamais taire la puissance de sa voix. Déposer mon silence aux pieds de tes statues de brume, là où l’enchantement du monde enfle et déchire la poitrine de l’exil. Le mystère s’abat et s’ébat sans jamais cesser de me perdre, définitivement, pour toujours. Quelle empreinte de mon passage peux-tu encore lire pour me chercher, perdu dans mon propre labyrinthe? Seule la brèche de l’amour fendra la cuirasse de mon abandon. Dois-je encore m’arracher de moi pour te percevoir? Hurle-moi…


Fabrice Pascaud, 1 novembre 2014 - 11:10

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