mardi 27 mai 2014

Paul Sanda

ORATORIO


Cassure des angles en ongle de
perverse
herse j'écrase un levant de salive
les cris à goût d'écaille un bois ancrit
d'écueils
le poing se perd d'éclis d'éclats
d'hélices d'écume
j'épave à la nuit des vestibules
je blesse à ton sommeil le
crépuscule
des étoiles dans le rein les
abîme

nous sommes des
assassins


accroché à la pluie des apparences
la plaie la morsure au matin des
fulgurances
le grand jeu s'insinue
crucifier à la fente
à la fuite la cruauté des artifices
des granits s'éclaboussent
ô se feindre d'immondices
repeuplons le tranchant nos lèvres
tailladées de corps et de verre
empilons les envers des livres à cru

et ça court s'effondrer dans les flaques
puis crever aux crachats
de tout ce que nous avons cru


brisure des angles en ongle des
mandibules
baveux aux crocs de la miséricorde
aux chairs aux piloris des
transfigurations
le ventre se parfume à l'affût
des cordes des cornes des becs
me voici carnassier
marquis tordu
au bord du crucifix l'immonde
insulte les cicatrices

la terre au brasier du
néant



emportés à l'écart des multitudes
l'ordre la meurtrissure nous passe
outrepasse
le bal des diaboliques
le ballet des cornus
jusqu'à l'oblique effondrement des acropoles
défaiseurs labyrinthes
dépeceurs de miracles
défilons le rasoir nos plèvres
balafrées de peaux et de fer
déchirons les savoirs des livres à nu

et ça vomit dégueuler dans les flaques
puis crever aux crachats
de tout ce que nous avons su


souillure des angles en ongle des
bilboquets
hoquets aux chocs de l'écartement
des cuisses des écartèlements
et la prison les chaînes
l'horreur se parfume de sévices
des lames des drames des arceaux
me voici cannibale
baron pendu à l'arbre du
pouvoir sa potence
injurie la mémoire

nous sommes vivants mais
nous sommes

morts


Paul Sanda




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