LE POIDS DE L'ÂME
Je connais l'histoire depuis mon adolescence. L'ai-je lue? L'ai-je entendue? Je ne m'en souviens plus.
Un
savant voulut un jour connaître le poids d'une âme. Il pesa un moribond
à la dernière extrémité et, immédiatement, il le repesa après son
dernier souffle. Il trouva une différence de 21 grammes en moins, qu'il
attribua au poids de l'âme.
J'ai
raconté plusieurs fois l'histoire et je l'ai aussi entendue. Parfois le
nom du savant était donné, parfois le lieu était nommé, le poids
changeait de temps en temps.
Je
m'en tiendrai à 21 grammes. Je taillerai un crayon vert, jusqu'à ce que
j'obtienne 21 grammes de copeaux. Je les mettrai dans un bocal à
confiture sur lequel le contenu sera inscrit.
L'objet Le poids de l'âme
sera exposé à la Galerie Satellite du 22 janvier au 26
février 2000, dans le cadre de l'exposition collective
intitulée "21".
Quelques jours après l'envoi je reçus une lettre de Jean-Louis Bigot, dans laquelle il me disait:
Je crois savoir d'où vient cette histoire du poids de l'âme:
André
Maurois a publié un roman en 1931 intitulé "Le Peseur d'Âmes" et qui se
passe pendant la Grande Guerre (ou celle des Boers?). Un médecin
militaire (sans doute chercheur illuminé dans le civil) utilise la
pléthore de cadavres frais pour établir scientifiquement que l'âme
existe puisqu'elle a un poids! Tout ceci de mémoire: j'ai lu l'ouvrage
il y a plus de quarante ans et n'en ai plus jamais entendu parler
depuis, mais c'était traité avec assez de réalisme pour qu'un gamin de
quatorze ans s'amuse à prendre ça pour argent comptant et se souvienne
toute sa vie, quoiqu'il advienne des illusions.
Le
titre du roman d'André Maurois ne me disait rien et son contenu encore
moins. Ma curiosité était piquée, il importait que je le lise. Je le
trouvais le lendemain à la bibliothèque de Clignancourt. L'édition
était de 1931.
Bien
que je n'eusse aucune attirance pour les ouvrages de Maurois, je
trouvais cette histoire fantastique passionnante. Sa lecture achevée,
je me suis demandé pourquoi ce livre était tombé dans l'oubli. Je n'ai
pas souvenir de l'avoir vu mentionné dans les bibliographies de
littératures fantastiques. J'ignore pourquoi ce roman a bel et bien
sombré dans les mémoires. Il a beaucoup de qualités: Il est bien écrit,
bien construit, il est crédible, il tient en haleine, il est
intelligent, hors le fait qu'il faut admettre, à sa lecture, le
postulat ectoplasmique de l'âme, il baigne dans un réalisme pur, ce qui
décuple la force fantastique du récit.
En
résumé, le narrateur, écrivain français, se rend à Londres en 1923 et
l'envie lui prend de revoir un médecin anglais, dont il partagea la
tente, lors de la grande Guerre, à Ypres et qui devint son ami. Le
contact est difficile, mais l'amitié reprendra et le Docteur James
l'introduira à ses recherches. Le narrateur a quelques réticences,
qu'il surmontera car le médecin traque les effets mesurables que peut
produire l'âme sur le corps de malades décédés, au moyen d'une balance,
dans la morgue de l'hôpital. Revenu à Paris pour quelques jours,
l'écrivain rencontre un physicien qui lui parle de radiations qui peuvent rendre visible l'énergie et en particulier dematières fluorescentes, invisibles en plein jour, (qui peuvent) devenir visibles dans l'obscurité, sur le passage de rayons ultra-violets. De
retour à Londres, le narrateur en parlera au médecin qui décidera de
faire des expériences avec des ultra-violets. Elles réussiront. Le
narrateur comprendra, lorsque le Docteur James mourra, qu'il cherchait
uniquement à conjoindre son âme avec celle de sa femme, lors de la mort
prévisible de celle-ci. Ses recherches étaient motivées par l'amour fou.
La
mémoire de Jean-Louis Bigot, même si elle s'est trompée dans les
détails, a bien retenu l'essentiel de l'esprit du roman. Je me suis
laissé captivé par sa lecture comme un adolescent
Le cours du récit offrait des compositions de lumières, qui sont décrites comme des tableaux abstraits:
Deux
gouttes d'un bleu d'acier parurent soudain dans l'obscurité, comme des
planètes suspendues dans la nuit. Elles s'élargirent en volutes qui
tournèrent lentement, grandirent, faiblirent, nébuleuses de plus en
plus ténues. Une fumée liquide emplit tout le ballon d'un nuage irréel
et lumineux.(p.84).
...Je
vis paraître un brouillard bleuâtre. Il me sembla d'abord informe et
comme épars sur toute la largeur du faisceau. Mais ce stade fut si
court que je ne pus l'observer. Tout de suite la fumée se trouva
condensée en une masse laiteuse, longue à peu près de quatre pouces,
dont le bas était horizontal et dont le sommet suivait la courbe de la
cloche. Cette masse n'était pas immobile, ni homogène. On y voyait des
courants plus clairs et plus foncés. Je ne pourrais mieux vous décrire
qu'en vous demandant d'imaginer des fumées de cigarettes d'épaisseurs
et de couleurs légèrement différentes, superposant leurs spires et
leurs anneaux jusqu'à former un objet aux contours bien définis. (p. 102-103)
Nous
sommes dans la poésie des halos et des auras lumineuses du tournant du
siècle. Les fluides et les lumières de Maurois viennent tout droit des
visions colorées que décrivait, le baron de Reichenbach, qui
s'intéressa, vers 1860, au problème du rayonnement des corps vivants,
et qui déclara avoir découvert une énergie, à laquelle il donne le nom
d'od. Elle apparaissait autour de personnes sous forme de halos
ou d'effluves de type floral. Maurois cite d'ailleurs Reichenbach dans
le roman.
Il
citera encore une autre personne: le Docteur Crooks. Le Docteur James
dira s'être inspiré dans ses expériences du Docteur Crooks qui
racontait avoir pesé des cadavres d'animaux et avoir constaté après un
temps à peu près fixe pour une espèce donnée, une chute brusque de
poids... Pour l'homme, il avait estimé cette chute moyenne à dix-sept
centièmes de milligrammes. "Donc l'âme existe, concluait-il, et elle
pèse dix-sept centièmes de milligrammes"...
Le
Dr Crookes n'était pas un personnage de fiction. Je savais qu'il avait
inventé le radiomètre qui porte son nom. Le radiomètre est cet
instrument que l'on voit parfois dans les vitrines, et le plus souvent
chez les opticiens, qui est constitué d'une ampoule, dans laquelle le
vide a été pratiqué et où tournent quatre pales, dont un côté est blanc
et l'autre noir. L'explication de ce pseudo mouvement perpétuel tient
au fait que les pales sont sous vide et les surfaces noires attirent la
lumière et que les blanches la repoussent. Ce sont les photons qui les
muent.
Le Peseur d'âmes portait
encore le sigle N.R.F. Il était d'un tout petit format que Gallimard
n'utilise plus pour ses romans de la collection blanche. J'ai eu
plaisir à lire ce livre qui, bien que marqué par son époque, n'en
conserve pas moins sa force, comme peut le faire une photographie
ancienne, sur laquelle le regard rétrospectif réactive avec plus de
vigueur ce qui était saisi au moment même.
Il y a toujours une émotion à lire un livre qui est plus vieux que soi. Les pages du Peseur d'âmes
avaient bien jauni. Les bords des feuilles, que la lumière et la
poussière infiltraient davantage, prenaient des tons francs de
nicotine. J'eus le sentiment que dans quelques dizaines d'années le
papier s'effriterait. Le livre en tant qu'objet me parut mourir et je
craignis que son esprit entamât une disparition.
Du
fait qu'André Maurois cite les expériences du Dr Crookes sur les
différences de poids que peuvent présenter les corps des morts, il
était important que je trouve des traces écrites signalant ces
recherches. L'histoire que j'ai rapportée sur les 21 grammes du poids
de l'âme, je la tenais pour une blague qui se colporte de bouche à
oreille. Peut-être, vaut-il mieux dire se colportait, car cela
fait bien trente ans que je ne l'ai plus entendue. La perspective de la
réalité de l'expérience me réjouissait alors, il ne m'avait pas
effleuré l'esprit qu'elle avait pu être pratiquée.
Je me suis souvenu d'un roman dont le personnage est le Dr Crookes lui-même. Le roman s'intitule Les Grandes Profondeurs, il est de René Reouven. Je me suis empressé de le relire. Les Grandes Profondeurs est
aussi un merveilleux roman fantastique. Le DrCrookes, dans un
laboratoire discret à Londres, a construit un appareillage capable de
produire les forces psychiques d'un médium. Lorsqu'il les aura
libérées, il ne pourra plus être le maître de ces forces, ce sont elles
qui vont le maîtriser. On apprendra, à la fin du roman, une chose
étonnante sur l'identité de Jack l'Eventreur. Tout au long du récit une
fascinante lueur verte accompagnera le lecteur. Je n'avais pas
souvenir d'y avoir vu noté les expériences du Dr Crookes sur le poids
de l'âme, ma relecture l'a confirmé, en effet, aucune mention n'y est
faite.
J'avais
écrit une lettre à René Reouven, puisqu'il était visible qu'il avait
fait des recherches conséquentes sur le Dr Crookes. Il me répondit
qu'il n'avait absolument rien trouvé, à son sujet, sur des expériences
sur le poids de l'âme.
A
Glasgow, un ami, Daniel Lines, se proposa de faire des recherches, en
bibliothèque, sur le Dr Crookes. Il consulta un certain nombre
d'ouvrages, mais aucun ne lui sembla contenir des réflexions sur le
poids de l'âme.
Je fus dépité dans un premier temps, puis une hypothèse fit son chemin.
Si
aucune mention de recherches sur le poids de l'âme n'apparaît dans ces
ouvrages, c'est que peut-être William Crookes ne les a pas effectuées.
Daniel, dans sa lettre me dit que cesrecherches sur les phénomènes médiumniques, lui (auraient) valu les pires ennuis de la part de la communauté scientifique.
William Crookes se confrontait donc à un discrédit. Il se pourrait que
ce discrédit ait favorisé l'émergence de cette histoire du poids de
l'âme. Ainsi, elle serait devenue une rumeur et les bribes qui me
parvinrent dans les années soixante étaient les retombées de la légende
vipérine destinée à jeter l'opprobre sur le Dr Crookes. André Maurois
n'aurait été alors qu'un relais de la rumeur. Heureusement, elle lui
fut l'occasion de l'élaboration d'une fiction prenante.
Après
avoir écrit ceci, j'ai repris le texte de Maurois et je me suis
aperçu que le nom du Dr Crookes était écritCrooks, ma mémoire avait ajouté le « e », car, en mon esprit Crooks
ne pouvait être personne d'autre que le Dr Crookes. Maintenant,
j'avance l'hypothèse que Maurois aurait peut-être pratiqué
volontairement l'élision du « e » pour laisser planer le doute.
Ce qui signifierait qu'il était conscient que l'attribution au Dr
Crookes d'expériences sur le poids de l'âme n'était qu'une rumeur.
21 Grammes
17 novembre 2003
Au
début du mois d'octobre, je reçus une lettre de Jean-Bruno Renard au
sujet du poids de l'âme. Il me faisait part de la découverte, dans un
livre sur les enterrés vivants, d'une citation sur le poids de l'âme
qui rapportait qu'un sujet pesé avant et après sa mort, la différence
de poids était de 25 g en moins. Cette information me raviva la mémoire
sur ce sujet que j'avais voulu traiter.
Rien
depuis presque quatre ans ne m'était parvenu sur le poids de l'âme. Mon
intérêt s'était volatilisé par manque d'élément. L'idée que les
expériences de recherches sur poids de l'âme n'avaient jamais eu lieu
s'était installée dans mon esprit. J'étais convaincu qu'aucun indice
sur la pratique de telles expériences ne me parviendrait. Les années
passèrent. De même aucun signe sur l'exploitation littéraire du thème
ne se présenta, je concluais que seul André Maurois l'avait utilisé.
Lorsque
je reçus la lettre de Jean-Bruno Renard, je cherchai mon texte et ne le
trouvai pas, je finis par le découvrir en compagnie d'autres papiers
inclassables. A sa relecture je compris que je m'étais profondément
fourvoyé en recherchant du côté de Crookes. Je me précipitai sur
l'ordinateur pour sonder les réponses que la toile pouvait me fournir.
A l'époque, je n'utilisais pas encore ce moyen, depuis que je dispose
d'un ordinateur, je n'avais pas encore pensé à interroger la toile sur le poids de l'âme.
Il
m'apparut immédiatement une chose très importante : un film intitulé 21
Grams était sur le point de sortir sur les écrans des Etats-Unis. Ces 21 Grammes
correspondaient bien au poids de l'âme libérée du corps. Me trouvant
par ailleurs déjà sur d'autres pistes, je ne voulus pas multiplier mes
intérêts et reportai à plus tard l'analyse de cet événement. En sus, je
pensai qu'il était préférable que je parle de ce film seulement après
l'avoir vu. Par une indication, je compris qu'il devait sortir en
France, à la fin du mois de janvier 2004. Ce n'était pas bien loin.
Quelques semaines plus tard, j'eus plus de temps pour chercher sur la toile les sites qui répondaient au poids de l'âme.
Je collectai de très rares et brèves références à cette histoire de
mourants pesés et repesés à leur mort. Ces mentions étaient souvent des
commentaires échangés entre navigateurs. Les poids obéissaient à une
parfaite fantaisie et le nom du scientifique qui avait procédé à
l'expérience n'était jamais donné.
J'ai
fait contre toute attente une découverte étonnante : il y a bien un
scientifique qui a pratiqué, à plusieurs occasions, l'expérience du
pesage du moribond puis du mort. Le texte de l'analyse des résultats
est sur la toile. Plusieurs sites le reproduisent. J'en ai compté plus
d'une dizaine. L'homme se nommait Duncan MacDougall. Il habitait
Haverville dans le Massachusetts. Il publia son rapport en 1907 sous le
titre : Hypothesis Concerning SoulSubstance Together with Experimental Evidence of the Existence of Such Substance.
Dans
son exposé, le docteur Duncan MacDougall postule que l'âme est
matérielle, qu'elle a une masse et que celle-ci peut donc être
mesurable en comparant les poids du décédé avant et après sa mort.
MacDougall
a pratiqué l'expérience sur six personnes. A ses dires, elles se
seraient révélées positives. Il aurait trouvé une différence négative
de trois-quarts d'une once (21,3 grammes) après le dernier soupir. Il
continua ses expériences sur une quinzaine de chiens, pour lesquels il
ne remarqua aucune différence de poids. Il faut noter que MacDougall
était partisan de la présence matérielle de l'âme avant d'entamer ses
expériences. On peut penser aussi qu'un lot de six personnes ayant
perdu du poids au décès ne permet pas d'établir la réalité de la
présence d'une âme, le poids devrait être quelque part dans la pièce.
Dans sa conclusion MacDougall n'affirme pas qu'il a détecté la
substance de l'âme, sa phrase conclusive se termine par un point
d'interrogation car il pose la question de la nature de la substance qu'il a cernée.
Des pages d'un site, datées du 27 octobre 2003 (www.snopes.com
) donnent beaucoup d'informations sur cette expérience. A la date du 11
mars 1907, The New York Times rend compte des expériences de
MacDougall. Celles-ci, en ce qui concerne le poids de l'âme, ne
semblent pas avoir été poursuivies.
Je
pense que se sont les recherches de MacDougall qui ont déterminé les
rumeurs sur le poids de l'âme et qui ont inspiré à André Maurois son
roman, même si ce dernier a peut-être toujours ignoré le nom de
MacDougall.
A Portée de main
20 novembre 2003
Lorsque
les faits hasardeux se multiplient, on arrive à prendre les événements
improbables pour des événements naturels et courants.
Le
courant a passé une nouvelle fois au sujet d'un livre, une petite
ampoule s'est alors allumée. Thieri Foulc et moi nous devisions à la
librairie Va l'heur, rue Rodier, dans le neuvième arrondissement de
Paris, après une lecture qui s'y était donnée. Je ne sais plus de quoi
nous parlions, mais Thieri a dû prononcer un mot qui m'a évoqué le
retour de mon intérêt pour Le poids de l'âme. J'ai exprimé les
difficultés à trouver des documents sur le sujet. Il me répondit qu'à
une période les publications du Collège de Pataphysique s'étaient
intéressées au thème et qu'il rechercherait ces éléments. J'ajoutai,
qu'en matière de fiction littéraire je connaissais uniquement le court
roman d'André Maurois : Le Peseur d'âmes. Thieri l'ignorait. Il
s'intéressa alors à une pile de romans fantastiques située, sur un
rayonnage à ma gauche. Je remarquai avec surprise que le livre du
dessus de la pile était d'André Maurois. Je le pris, l'ouvris et
m'aperçus que Le Peseur d'âmes faisait partie du sommaire. Cela s'appelle tomber pile. Le recueil des récits fantastique de Maurois s'intitulait Nouvelles extraterrestres et imaginaires, l'éditeur scientifique Hermann le publia aux alentours de 1996.
Il y a quatre ans, lorsque j'avais recherché Le Peseur d'âmes,
je ne l'avais pas trouvé en librairie, je l'avais déniché dans une
bibliothèque municipale, c'est dire l'exceptionnel de la situation,
d'autant plus que depuis cette époque je n'ai pas remarqué ce roman en
librairie et là il se tenait à portée de main. Il est vrai que se
n'était la première fois que Thieri Foulc et moi nous nous trouvions
dans une situation similaire. Au mois de juin 1997, pénétrant dans la
librairie La Marraine du Sel, je découvrais des publications à l'enseigne du Crayon qui tue, alors que je venais d'écrire un texte dans lequel j'évoquais un crayon qui tue.
Que pèse une telle anecdote ? D'abord a-t-elle une âme ?
Mystification
23 novembre 2003
Mes
recherches n'ont fait émerger aucun élément qui
aurait trait à une œuvre littéraire, roman ou
nouvelle, qui reposerait sur le poids de l'âme.
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'en existe pas. Le roman d'André Maurois
semble bien être le seul exemple basé sur ce thème. Par contre, je suis
tombé sur un article curieux qui a l'air d'être une mystification. Il
est signé d'un certain Ragan Dunn et a été publié dans le tabloïd Weekly World News du 8 novembre 1988. Voici sa traduction :
L'âme humaine pèse 1/3.000 d'une once !
Cela
est l'étonnante revendication de chercheurs de l'Allemagne de l'Est,
qui récemment ont pesé, au denier moment, plus de deux cents malades en
phase terminale, et immédiatement après leur mort.
Dans chaque cas le poids perdu était exactement le même 1/3.000 d'une once.
L'indéniable
conclusion est que maintenant nous avons confirmé l'existence de l'âme
humaine et déterminé son poids, le Dr Becker Mertens de Dresde
l'affirme dans une lettre reproduite dans Horizon le journal scientifique allemand.
Le défi se présente maintenant est de déterminer exactement de quoi l'âme est composé, ajoute-il.
Nous supposons que c'est une forme d'énergie. Bien que nos tentatives
pour identifier cette énergie soient restées sans succès, à ce jour.
Le
rapport des experts, cosignée par la physicienne Elke Fisher passe de
main en main auprès des scientifiques de haut niveau de la planète.
Gérard Voisart, le pathologiste français faisant autorité, fut
particulièrement critique, disant que la différence de poids entre le
vivant et le mort pouvait provenir de l'air resté dans les poumons.
Mais les Docteurs Fisher et Martens affirmèrent qu'ils en avaient tenu
compte dans leurs calculs. Ils établirent ensuite que le dispositif sur
lequel ils s'appuyèrent pour calculer le poids de l'âme avait une marge
d'erreur de 1/100.000 d'une once.
Il
nous apparaît que le poids perdu pourrait être le
résultat d'une détérioration physique
instantanée, disait le Dr Fisher. Mais
après une étude exhaustive nous convînmes que ce n'était pas le cas. La
seule explication possible est que nous mesurions la volatilisation de
l'âme humaine ou une sorte de force vitale.
Les
scientifiques communistes furent prudent et ne relièrent pas leur étude
de l'âme à un être supérieur ou à une vie post-mortem. Mais les
responsables religieux contactés par la presse européenne dirent que le
rapport des experts confirmait l'existence de Dieu et du ciel, et
firent l'éloge de cette recherche qui ouvrait une brèche.
Il
est ironique que des scientifiques communistes conduisirent une
recherche sur l'âme et qu'en sus ils déclarèrent l'avoir trouvée, dit un homme d'église.
Les
tentatives répétées d'obtenir une déclaration du Vatican resta sans
succès. Mais une personne haut placée dit que le pape Jean-Paul II eut
connaissance de l'étude allemande. Et elle aurait ajouté qu'il fut très
impressionné. L'Eglise Catholique Romaine ne s'est jamais
ressentie concernée par le poids de l'âme, mais nous sommes satisfaits
de la confirmation scientifique de son existence, précisa la personne.
Les
expérimentateurs allemands devaient avoir des balances ultra précises
pour affirmer que le poids de l'âme est de 1/3.000 d'une once,
c'est-à-dire 0,009 g, surtout en précisant que la marge d'erreur est de
1/100.000, ce qui fait 0,0002835 g (l'once correspondant à 28,35 g). Il
suffit que le mort perde un cheveu pour dérégler la pesée. Il est aussi
très étonnant d'apprendre que ces savants allemands sont persuadés que
l'air à un poids. S'ils poursuivent leurs recherches hors du corps
humain, ils vont donc trouver des âmes partout. Manifestement, il
s'agit d'un canular, qui joue sur la crédulité du lecteur du journal.
J'ai
naturellement sondé la toile, à partir des noms propres donnés dans
l'article. L'information est peu répercutée. Je n'ai pas trouvé un seul
site allemand qui en fasse mention. Seuls quelques sites américains et
un site slovaque reprennent l'histoire. Une personne se nommant Roger
Knights sur un site anglais raconte avoir reçu un appel téléphonique de
Sarah Lonsdale de l'Observer, qui lui dit avoir pris contact avec la
revue allemand Horizon qui affirme n'avoir jamais publié la lettre citée parWeekly World News et l'Université Technique de Berlin qui dit ignorer les auteurs de l'article.
Jean-Pierre Le Goff
À l'occasion des funérailles de Jean-Pierre Le Goff, une action symbolique de sa fille Alice, jeudi 1 Mars 2012, vers 15 h.
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